montesquieu
Dans Les Lettres persanes, qu’il publia anonymement en 1721, il imagine la correspondance de deux seigneurs persans, Rica et Usbek, qui auraient quitté leur ville d’Ispahan pour un voyage d’études, qui les aurait finalement conduits jusqu’en France. Grâce au regard exotique et étranger de ces Persans, il propose une analyse sans concession, une critique aussi lucide qu’amusante de la société du 18e siècle, avec ses préjugés, ses tares, ses abus et ses extravagances. Il porte un intérêt tout particulier à la femme perse et occidentale, qui fait l’objet d’une cinquantaine de lettres. On découvre la femme perse au travers de la correspondance qu’a entretenue Usbek avec ses proches d’Ispahan. La femme occidentale est, quant à elle, analysée, décryptée par les deux Persans, qui regardent bien souvent d’un œil critique tout ce qui leur est étranger.
[...] Comment est représentée la femme dans les lettres persanes ? Pourquoi ? Quel message Montesquieu veut-il faire passer ? Nous verrons, dans un premier temps, que la femme apparaît comme extrêmement coquette, puis qu’elle est représentée comme entièrement dominée par l’homme, pour enfin se demander si une domination en faits exclut pour autant toute forme de liberté pour la femme. Dans Les lettres persanes, les femmes sont souvent représentées à la toilette. Les normes de beauté et les différentes étapes de la toilette quotidienne sont décrites de manière rigoureuse par Montesquieu. [...]
[...] Ainsi, Rica, dans la XCIXe lettre, parle de la mode en France. Au-delà