MOYEN AGE
Le cadre chronologique
Le XIXe siècle avait déjà réhabilité cette ère «gothique», non sans y avoir campé quelques images simplistes, voire quelques caricatures romantiques, du chevalier toujours preux au serf irrémédiablement «attaché à la glèbe». Le langage commun n'est toujours pas exempt des images conventionnelles d'un Moyen Age plus mythique que réel, encore synonyme de retour aux limbes, de médiocre, d'inaccompli. Les études minutieuses faites par l'école historique des Annales, et notamment par Marc Bloch, Georges Duby, Jacques Le Goff, ont permis d'en finir avec ces idées fausses.
Pour délimiter un cadre chronologique, on ne peut se référer à des dates politiques. Si 395 marque la fin de l'unité de l'Empire romain, avec la séparation entre Empire d'Orient et Empire d'Occident, 476 voit la disparition du dernier empereur romain d'Occident. A l'autre extrémité de la période, la prise de Constantinople par les Turcs en 1453 est surtout significative pour l'Orient. En revanche, le dernier roi «médiéval» serait Louis XI, mort en 1483. Mais le voyage de Christophe Colomb en 1492 ne fut-il pas plus lourd de conséquences ?
La rupture avec les périodes qui encadrent le Moyen Age n'est pas aussi nette qu'on le laisse souvent entendre, et, bien que les repères chronologiques soient