Musset Lorenzaccio III 3
« Tu me demandes pourquoi je tue Alexandre … le tribunal de ma volonté »
Dernière tirade de la scène, après un long dialogue entre Lorenzo et Philippe Strozzi, dont 2 fils, Pierre et Thomas sont en prison.
Tirade en réponse à la question de Philippe sur le mobile du crime que vient d’annoncer L
Intérêt sur le plan informatif car L se livre vraiment ici
Sommet lyrique aussi dans cette révélation des profondeurs cachées du personnage
Tirade en réponse à une double objection de Philippe : ce meurtre n’a ni un sens politique, ni un sens moral puisque tu as découvert la lâcheté universelle, pourquoi persévérer dans un projet de libération ? puisque tu es devenu corrompu, pourquoi persévérer dans un projet qui avait été forgé comme signe de pureté (illumination au Colisée) ?
Argumentation de L en 3 temps
1- jq’à « l’énigme de ma vie » :
Unité syntaxique grâce aux phrases interrogatives : veux-tu donc (3), songes-tu (2), crois-tu donc, veux-tu
Unité oratoire dans l’interpellation, présence du destinataire dans le discours, éloquence ds la façon de résumer la q° du destinataire
Tour polémique dû au « donc » qui renforce les questions, rythme pressé
Thème du spectre, du double : le Lorenzo d’autrefois. Thème du suicide.
Langage obsessionnel : répétition de tournures, abondance d’images.
Image du rocher à pic pour signifier la déchéance
Paradoxe de l’association entre meurtre et vertu
Le meurtre comme seul moyen d’être le Lorenzo d’autrefois qui rêvait d’être Brutus
Le meurtre comme sursaut d’orgueil pour remonter la pente glissante de la déchéance
2- jq’à « qui je suis et qui il est »
Tempo différent : phrases déclaratives, rythme plus maîtrisé, 2 apostrophes à fonction phatique : « toi qui me parles », « vois-tu »
Expressivité du vocabulaire : désignation méprisante pour Alexandre : « ce conducteur de bœufs », langage familier : « les oreilles me tintent », « brailler », mises en relief : « c’est mon meurtre que tu honores », «