Mères porteuses lois
Porter l'enfant d'un autre, la pratique est vieille comme le monde. Mais depuis une vingtaine d'années, les techniques de fécondation in vitro et d'insémination artificielle rendent possible la gestation pour autrui, le fait de porter un enfant conçu en dehors de tout rapport charnel, avec les ovocytes d'une autre femme.
Interdite en France, la pratique est autorisée à l'étranger. Le couple Mennesson , dont les jumelles ont été portées par une Californienne en 2000, et n'ont toujours pas d'état civil en France, déplacent leur combat du terrain médiatique au terrain politique.
Leur appel pour la légalisation de la gestation pour autrui lancé fin mars a recueilli 300 signatures, dont de nombreuses personnalités (politiques, juristes, psychanalystes, médecins...).
Face à eux, le camp des « anti », constitué à la fois de catholiques, de féministes ou de médecins, se mobilise autour de la philosophe Sylviane Agacinski qui vient de publier un ouvrage très virulent, Corps en miettes (Flammarion).
Qui est concerné ?Les couples ayant des problèmes de fertilité n'ont pas tous recours à la gestation pour autrui, loin de là. Il ne s'agit que de ceux dont la femme n'a pas d'utérus et dont c'est la seule solution (hormis l'adoption, dont on connait les difficulté) d'avoir un enfant. En tous cas dans les pays où la GPA est autorisée, car des pratiques sauvages se développent notamment en Inde où il est possible de se « faire faire un bébé » pour 10 000 euros .
La mère porteuse se fait implanter l'embryon du couple géniteur (les ovocytes de la mère naturelle, ou d'une donneuse