Méthode des coûts à base d'activité
2.2.1. La genèse de la méthode Selon Jones et Dugdale (2002), l’histoire proprement-dite de l’ABC1 commence en 1984, l’année où Robert Kaplan est nommé professeur de comptabilité à l’Université de Harvard. Selon eux, deux réseaux sont à l’origine de la méthode. Le réseau Harvard (Kaplan, Johnson, Cooper) : la coopération entre Kaplan et Jonhson se matérialise en 1987, année de la publication du « Relevance lost : the rise and fall of management accounting ». Dans les derniers chapitres de l’ouvrage, Johnson et Kaplan, en s’appuyant sur leurs expériences, énoncent certains des principes de l’ABC. Les membres du réseau Harvard conçoivent la méthode ABC à partir des pratiques innovantes de calcul des coûts observées dans l’industrie américaine. Pour eux, l’ABC est destiné à résoudre les difficultés que rencontre la comptabilité de gestion traditionnelle confrontée aux évolutions de l’environnement et au volume croissant des charges indirectes. Le réseau CAM-I 2 : qui est une organisation de recherche et de développement à laquelle participent de grands groupes industriels, des agences gouvernementales américaines, des institutions publiques, des cabinets d’audit, des universitaires et finalement des associations. La principale préoccupation du CAM-I est l’informatisation des processus technologiques et son impact sur le fonctionnement des entreprises – ce qu’ils appellent AMT (advanced manufacturing technology). Le CAM-I lance en 1985 un projet de recherche sur le système de gestion des coûts, projet à trois phases : design conceptuel (1986), design des systèmes (1987) et mise en place (1988). Ce projet est confié à un groupe de travail dirigé par James Brimson, un consultant. Le résultat du projet est l’activity accounting, qui vise à « mesurer le coût des ressources consommées dans l’accomplissement des activités significatives de l’entreprise » (Jones et Dugdale, 2002, p. 132).