On ne badine aps avec l'amour alfred musset acte ii scène 5
Cet extrait intervient après une première partie ou Camille, par une série de questions a attiré Perdican dans un piège : elle l’a amené à admettre que l’amour des hommes était volatile, pour montrer que l’amour qu’elle avait choisi, c’est-à-dire l’amour divin, était le seul à être éternel. Perdican décontenancé par cet interrogatoire va quand même parvenir à reprendre le dessus. Musset a donné toutes les armes à Camille pour clouer le bec de Perdican, sonné par la démonstration de Camille. On a un mouvement en decrescendo très perceptible avec Perdican qui prend de l’assurance et se fait de plus en plus véhément exactement comme Camille dans la première partie : encore une fois il y a un miroir.
Plan de l'étude :
I - le renversement de la situation
II - Le discours de Perdican
Problématique :
En quoi est-ce une scène de drame romantique?
Le renversement de la situation
Perdican prend la prédominance à l’aide de certains procédés :
• Le ton paternaliste « pauvre enfant », c’est l’enfant qui est en dessous par rapport au père, Camille est donc mise en situation d’infériorité.
• Le ton didactique « tu me parles de », « tu dis que » quand il reprend les paroles de Camille. Ce ton peut s’inscrire dans le souci dramatique pour récapituler ce qui a été débattu mais aussi dans la volonté de Perdican de réduire et assécher le discours de Camille.
• Les questions, le questionnement systématique et rhétorique est très appuyé (Camille faisait pareil dans la première partie). Le but est de semer le doute dans l’esprit de la jeune fille « e-tu sure que .. ? ». L’anaphore se transforme en « sais-tu ».
L’élargissement de la prise de parole de Perdican est très visible : ça laisse à Camille la « portion congrue » alors que juste avant c’était elle qui menait le débat. C’est le renversement de la situation qui favorise alors la prise de parole de Perdican. Son style s’enfle à mesure que sa colère s’anime « de t’en dire un mot » :