Philo jd 1
Jean-David
T°S5
Philosophie
« En quels sens peut-on dire que la contestation est un symptôme de vitalité ? »
De la révolution française de 1789 aux récents bouleversements dans le monde arabe, et notamment à la chute définitive du régime de Kadhafi en Libye le 23 octobre 2011, la contestation est au centre des agitations au sein des peuples, qui ont voulu remettre en cause les régimes politiques qui les opprimaient. Leur contestation était d’abord l’expression d’un refus. Ainsi, contester, c’est sans doute d’abord refuser : refuser l’évidence d’une vérité, refuser un ordre établi, qu’il soit politique, économique, social, culturel. La contestation devient donc synonyme de négation d’une part, de désordre d’autre part. Elle s’inscrit dès lors comme un symptôme, un signe pathologique d’un dérèglement et comme l’expression d’une volonté dissidente. Aussi convient-il d’interroger le sens de cette dissidence, de ce dérèglement, de ce refus : marquent-ils seulement l’émergence d’exaspérations, d’émotions individuelles ou collectives, parfois même inscrites inéluctablement dans un cycle vital - que l’on songe à l’universalité de la contestation adolescente - ou révèlent-elles plus profondément une vitalité féconde ? La vitalité, tenue pour le caractère associé au vivant, s’exprime dans la croissance en terme quantitatif, dans l’évolution en terme chronologique, dans la fécondation et la création. En quel sens dès lors peut-on dire que la contestation est un symptôme de vitalité ?
Si, en première analyse, toute contestation apparaît comme blocage, gel, voire destruction et donc comme dévitalisante, il semble qu’à l’inverse, à l’origine des processus vitaux que sont la création et le changement se trouve une contestation. Pour autant, le paradoxe de la contestation réside sans doute dans l’idée qu’à l’instar des organismes vivants elle doit s’éteindre pour construire et faire croître les effets qu’elle revendique.
I. La contestation peut et doit