Philo
est juste, ce que la loi ordonne, est injuste ce qu'elle interdit. Une loi qui irait à l'encontre de ces droits naturels serait injuste : le légal (ce qui est autorisé par la loi) n'est pas forcément légitime (juste en soi).
La loi devient nécessaire en vue d'éviter un état de guerre néfaste et destructeur pour l'homme. Il est donc nécessaire pour tous les citoyens de vivre sous les hospices de la loi et de les respecter. Sans elles, plus de lien civil possible donc plus de société non plus. La justice peut se comprendre alors comme le fait de respecter les lois dans la mesure où c'est le droit, institué par le législateur, qui détermine ce qui est juste ou non de faire. Il serait donc injuste de désobéir à une loi. Pourtant, face à des violations manifestes de la morale ou des droits de l'homme n'est-il pas du devoir de chacun de violer ces lois ?
Légalité ne veut pas dire justice, ni légitimité La légalité désigne le respect des lois instituées, c'est-à-dire des lois dites «positives», qui peuvent varier en fonction des époques. Par exemple, le statut des juifs, adopté par Vichy en 1941 (qui leur interdisait notamment l'accès à la fonction publique), a été immédiatement abrogé à la Libération. La légitimité, en revanche, est d'ordre moral : il était parfaitement légal de dénoncer son voisin juif sous l'Occupation, et aussi parfaitement injuste, c'est-à-dire illégitime. La différence entre légalité et légitimité soulève en réalité la question de la justice. La justice désigne d'abord l'ensemble des institutions chargées de faire appliquer la loi, et c'est en ce sens que l'on parle de décision de justice, de palais de justice, etc. Mais elle désigne également un sentiment moral, que chacun doit éprouver, et qui peut être à l'origine de révoltes ou d'infractions à la justice dans son