Philosophie
Qui a des préjugés prend pour vraies des idées qu’il n’a pas examinées et dont il ne sait pas finalement si elles sont vraies ou fausses. Dès lors, il semble suffisant de connaître la vérité pour faire disparaître ses préjugés.
Cependant, qui n’a observé quelqu’un s’accrocher à ses préjugés envers et contre tout même s’il connaît la vérité.
On peut donc se demander s’il suffit de connaître la vérité pour renoncer à ses préjugés.
On peut définir les préjugés comme toutes les idées que nous soutenons et tenons pour vraies sans avoir la moindre preuve les concernant. Dès lors, nous croyons qu’elles sont vraies sans le savoir. Par exemple, qui pense que les primitifs travaillent beaucoup ou à l’inverse qu’ils travaillent peu préjuge de ce qu’il n’a pas étudié.
Connaître la vérité implique que le préjugé disparaisse si et seulement s’il est faux. En effet, connaître, c’est être capable de démontrer ou de prouver ce qu’on avance. Ainsi, les enquêtes ethnographiques comme celle de Marshall Sahlins (né en 1930 dans Âge de pierre, âge d’abondance (Stone age economics, 1972, traduction française 1976) montrent que les primitifs travaillent peu. Le préjugé d’un travail acharné des primitifs est infirmé.
Toutefois, l’absence de réflexion constitutif du préjugé ne donne-t-il pas à penser que tous les préjugés disparaissent lorsque la vérité est connue ?
En effet, le propre des préjugés, c’est d’affirmer la vérité sans preuve ou sans démonstration. Dès lors, ce qui détruit le préjugé, c’est la connaissance de la vérité en tant qu’elle repose sur la preuve ou la démonstration. Ainsi ce qui a détruit le préjugé de l’immobilité de la terre, ce sont les preuves concordantes accumulées qui ont montré qu’elle ne pouvait pas être immobile au centre de l’univers.
Mais encore faut-il que la preuve ne souffre elle-même aucune difficulté ou encore qu’il n’y ait pas de manque au niveau des preuves. Sinon, la pensée la plus ancienne demeure. Et