Philosophie
Pourtant, comment la connaissance du sujet est-elle possible étant donné que nous sommes en constante évolution dans le temps ?
De toute évidence, nous ne sommes pas les mieux placés pour savoir qui nous sommes, car nous attendons toujours des autres qu'ils nous conseillent et nous évitent de commettre de graves erreurs. Il semble que nous ne sommes pas assez conscients de nos qualités et de nos défauts, passant sans logique de la confiance en soi la plus prétentieuse à un abattement profond. Au moment de nous déterminer dans une voie professionnelle, nous doutons souvent de nos capacités et nous nous demandons si nous faisons le bon choix. Lorsque nous nous présentons à un entretien d'ébauche et qu'on nous pose la question : « qui êtes-vous ? », nous sommes pris de court, mal à l'aise, et nous préférerions que ce soit le recruteur qui nous brosse un rapide portrait « objectif » : « je vous trouve dynamique, vous êtes parfait pour ce poste », « je pense que vous n'avez pas assez d'expérience, et je suis bien placé pour vous le dire ! ». La société attend que nous ayons une parfaite connaissance de nous-mêmes et qu'en fonction de cette connaissance, nous entreprenions de jouer un rôle qui convient à notre tempérament. C'est elle qui nous dit que nous sommes les mieux placés pour savoir qui nous sommes, mais personne ne se connaît parfaitement. Cela dit, le fait de nous considérer comme les mieux placés pour savoir qui nous sommes est tout à fait légitime : si je ne suis pas le mieux placé pour connaître le fond de mes pensées, la nature de mes désirs