Phonétique par h.s. unam
La « bonne prononciation » est sans doute un souci amplement partagé par les enseignants et les apprenants d’une langue étrangère. Cependant, beaucoup de professeurs de français, cherchant à fuir la monotonie de la maigre batterie d’activités phonétiques pour la classe proposée par la plupart des manuels, souhaiteraient renouveler leur approche, tout en maîtrisant un peu mieux ce complexe objet d’étude. Nous leur proposons ici le premier des trois volets destinés aux enseignants de français au Mexique : il s’agit d’un rapide survol de l’évolution de l’enseignement de la phonétique, avec une bibliographie commentée. Ce premier volet sera bientôt suivi d’un rappel des éléments d’analyse contrastive dont il faut tenir compte pour l’enseignement du français aux hispanophones et, enfin, de propositions pratiques inspirées par une approche ludique.
Il était une fois... l’enseignement de la phonétique
L’étude des sons du langage ne date pas d’hier : déjà, les grammairiens indiens, vers 500 avant J.-C., avaient jeté les bases d’une phonétique articulatoire et d’une analyse phonologique ; tandis que les Grecs, avec leur alphabet distinguant voyelles et consonnes, tenaient compte de la composante sonore du langage. Cependant, la phonétique comme discipline scientifique est née vers le milieu du XIXe siècle, suite au développement de la linguistique historique et comparative ainsi que de la création d’instruments pour l’étude articulatoire et l’étude physique. On s’accorde aujourd’hui pour dire que cette branche particulière de la linguistique –branche qui a acquis au fil du temps une grande autonomie épistémologique– occupe une place de choix parmi les disciplines dont doit tenir compte l’enseignement des langues étrangères. Aux côtés du vocabulaire et de la grammaire, la phonétique est l’un des trois piliers de la composante linguistique, elle-même fondamentale pour l’acquisition de la