Plus on est heureux et moins on prete attention a son bonheur
15 ans après la mort « accidentelle » de mon père, je suis retournée, accompagnée d’un détective, sur les lieux de l’accident, la maison de mes grands parents, décédés depuis de nombreuses années. Leur maison était immense, chaque année nous nous y retrouvions tous pour passer l’été. Elle était isolée de la ville, entourée de prairies et longeant une rivière, où tous les petits enfants se retrouvaient pour jouer.
Leur mort fut subite et la demeure laissée à l’abandon, aucun des enfants ne voulant la reprendre suite à cet événement tragique. Alors, elle finit par être oubliée et tomba en ruine.
Ils se dirigèrent vers le semblant de porte, et à peine un pied à l’intérieur, ils se trouvèrent dans une pièce sombre, remplie de débris. Seul un miroir d’allure intacte figurait au dessus de la cheminée. Zoé avança quelques mètres, effleura le cadre de ce miroir, et fus plongée une dizaine d’années en arrière, projetée dans ce fameux souvenir dramatique.
C’était le premier jour des vacances d’été 1998. Zoé n’avait que 14 ans, et son père était toujours en vie. Après plusieurs heures de voiture, ils arrivaient enfin à la maison de mes grands-parents. Déjà à l’époque, le miroir était sur la cheminée, et son attention se portait sur lui. Elle était réellement intriguée et à la fois effrayée par cet objet. Comme si quelque chose l’attirait, la forçait à plonger son regard sur lui, mais que le reflet de son visage l’épouvantait. Alors, elle l’évitait, elle ne circulais qu’aux angles où « il » ne pouvait la voir.
Ce comportement agaçait mon père. Pour lui, je n’étais qu’une jeune fille capricieuse et sans cesse de mauvaise humeur. Je ne dis pas le contraire, j’étais loin d’être une adolescente au comportement exemplaire, mais ce que je ressentais vis-à-vis du miroir était fort. Je ne pouvais cautionner sa banalité.
Il s’est avéré qu’elle avait raison, ce miroir était tout sauf normal, et l’ignorance de son père