Poemes sur la mer
( Joseph Bironneau) O mer, je ne connais plus délicat plaisir que celui de fouler de mes pieds ton rivage aux endroits tourmentés de la côte sauvage,
Pour peu que le labeur m'en laisse le loisir.
Rien ne m'est agréable autant que de choisir
Parmi tous ces galets, fruits d'un ancien clivage,
Et qu'en expert polit l'incessant avivage
La merveille qui sait répondre à mon désir.
Puis je reprends ma course un moment suspendue,
Le regard fasciné par l'immense étendue
De l'onde qui frémit aux caresses du vent
Et reflète si bien la grand-voûte azurée.
Ah que ne puisses-tu me revoir plus souvent,
Toi qu'au monts orgueilleux j'ai toujours préférée (Joseph Bironneau) {text:soft-page-break} La mer est belle... La mer est belle et claire et pleine de voyages.
A quoi bon s'attarder près des phares du soir
Et regarder le jeu tournant de leurs miroirs
Réverbérer au loin des lumières trop sages ?
La mer est belle et claire et pleine de voyages.
Et les flammes des horizons, comme des dents,
Mordent le désir fou, dans chaque coeur ardent;
L'inconnu est seul roi des volontés sauvages.
Partez, partez, sans regarder qui vous regarde,
Sans nuls adieux tristes et doux,
Partez, avec le seul amour en vous
De l'étendue éclatante et hagarde.
Oh! voir ce que personne avec ses yeux humains,
Ayant vos yeux à vous, dardés et volontaires,
N'a vu ! voir et surprendre et dompter une mystère
Et le résoudre et tout à coup s'en revenir
Du bout des mers de la terre,
Vers l'avenir,
Avec les dépouilles de ce mystère,
Triomphales, entre les mains Émile