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Famine, misère et épidémies
À travers les diaires, on apprend que le pain se fit rare et souvent inexistant. Dans ses Mémoires, le patriarche maronite Élias Hoayek assure que le Liban « a perdu pendant la Grande Guerre plus du tiers de sa population en raison d’une famine organisée volontairement par l’ennemi ».
Le calcul politique ottoman consiste à affaiblir les Libanais en général, et les chrétiens en particulier, en les affamant au lieu de les massacrer comme en Arménie.
« Dès le 11 août 1914, chevaux, mulets, chameaux, tout est réquisitionné. Les chemins de fer eux-mêmes furent réservés aux transports militaires ottomans. Les locomotives (faute de houille) sont alimentées au bois de mûriers et des forêts libanaises... »
« À Beyrouth, les gens meurent de faim, on les ramasse dans les rues. » « En mai 1916, le déficit dans l’élevage du ver à soie atteint 85 %, les banques 50 % et l’argent se prête à 40, 50 et 100 %. »
« À Beyrouth, le kilo de farine coûte 2 francs 25. Le sucre 10 francs au minimum, le beurre 12 francs le kilo, l’huile, le riz, le café et le savon sont inabordables, le sel manque et on fait le pain avec l’eau de mer... »
Pour comprendre la famine dans les régions chrétiennes, un document rédigé par un père jésuite, le 13 novembre 1916, explique que les lois ottomanes de 1915 autorisant les gouverneurs ottomans à déporter en masse les populations ont poussé les chrétiens de Beyrouth à garder leur argent plutôt que de faire des provisions intransportables.
« Ceux qui n’ont pas de ressources ni de fortune ni de provisions sont condamnés à mourir de faim. Entre 40 000 (au minimum) et 60 000 personnes sont déjà mortes de faim au début de l’été 1916. »
« Les districts qui ont le plus souffert sont le Keserwan, le Metn et Batroun, où certains villages se vident littéralement. L’absence de médicaments, de médecins et de