Pouvoir
SECTION I la séparation des pouvoirs
§1 : la formulation du principe
L'idée générale d’une nécessaire séparation des pouvoirs a d'abord été exprimée par la doctrine anglaise à la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. Le mérite en revint principalement à John Locke dans son second « traité sur le gouvernement civil » (1690). Locke, considérée par beaucoup comme le père de l'individualisme libéral occidental, à une philosophie dont l'empirisme est le trait dominant et qui marque la doctrine politique. La préservation des droits naturels, et spécialement la propriété et la liberté, doit être l'objectif prioritaire de la vie en société. C'est dans ce but que le pouvoir politique est limité. Sa division est souhaitable puisque l'expérience démontre qu'un pouvoir divisé et moins omnipotent.
Pour préserver la liberté politique, bien considérée par lui comme le plus essentiel, Montesquieu reprend l'idée d'un Locke. Dans le célèbre chapitre VI du livre XI de « l'esprit des lois », consacré à l'analyse de la seule constitution, celle de l'Angleterre, qui ait pour objet direct la consécration de la liberté politique, Montesquieu explique la nécessité et les modalités générales de la séparation des pouvoirs.
Depuis cette date, l'étude des diverses formes de la séparation des pouvoirs a été au centre des préoccupations des spécialistes du droit constitutionnel. De nos jours, cette théorie apparaît dépasser aux yeux de nombreux auteurs. Elle conserve pourtant intérêt essentiel parce qu'elle correspond à une maxime politique dont la vérité est éternelle et parce que l'analyse intellectuelle à laquelle elle conduit permet une classification logique des régimes des démocraties pluralistes.
A. Le fondement politique de la séparation des pouvoirs
Montesquieu est un adepte du gouvernement modéré, le seul qui permette à la liberté politique de fleurir au sein d'une société. À partir de l'enquête