Poésie
II. Évolution de la conception de la poésie A. Poète messager du divin (la pléiade)
Selon la tradition, le poète est l’héritier d’Orphée, inspiré par les Muses et familier du Parnasse. Prêtre d’Apollon, il sait, par la force incantatoire de la poésie lyrique, qui est la musique, chant et harmonie, calmer les bêtes féroces, enchanter la nature et apaiser les passions humaines. Doté d’un pouvoir de divination, il déchiffre l’invisible et devient ainsi le poète alchimiste, capable de métamorphoser le réel, de déchiffrer les symboles et d’accéder à l’univers des idées. Cette conception du poète médiateur du sacré, et voyant privilégié, fut celle de la Pléiade (XVIème siècle), reprise ensuite par les poètes du XIXème siècle, Hugo, Théophile Gautier, Baudelaire et Rimbaud qui assimile même le poète à Prométhée.
B. La poésie engagée
La poésie engagée et philosophique, moins proche de nous, tient cependant une place notable à l’époque. Les prises de position religieuse au milieu des conflits de la seconde moitié du siècle se retrouvent dans des poèmes aux accents graves, à la fois tragiques et épiques comme dans les Hymnes (1555-1556), Discours sur les misères de ce temps (1562), ou La Franciade inachevé (1572), œuvres de Ronsard le partisan catholique ou Les Tragiques du poète protestant Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630).
C. La poésie du XVIIème siècle 1. La poésie baroque
Elle affirme quelques principes communs : goût de la sensualité, des extrêmes, de l’ornementation, du langage à effets. Les poètes notables de l'âge baroque sont Théophile de Viau, Pierre de Marbeuf et Saint-Amant. 2. La poésie classique
François de Malherbe codifie au début du siècle les règles de la versification et est salué par Boileau qui brille dans la poésie d’idées avec son Art poétique ou ses Satires. Une œuvre singulière : les Fables de La Fontaine. A travers un genre à part mineur et non codifié, La Fontaine (1621-1695) s’inspire, comme