printemp de prague
En 1967-68, la contestation de la mainmise soviétique sur son glacis lui vint du pays qui passait alors pour un des alliés les plus fidèles : la Tchécoslovaquie.
L’État tchécoslovaque aspirait lui aussi à prendre du champ par rapport à Moscou. Lorsque Dubcek, choisi pourtant dans le secret du plenum du comité central, remplaça au secrétariat général le vieux stalinien Novotny, l’espoir d’un changement agita pendant quelques mois la jeunesse étudiante, l’intelligentsia et les couches petites-bourgeoises en général. Dubcek était pourtant, lui aussi, un homme de l’appareil, mais il fut choisi par ses pairs et non pas imposé par Moscou. Et cela suffit pour le parer de bien des vertus.
Sans doute la classe ouvrière regardait-elle les choses avec sympathie, mais elle n’intervint pas dans le cours du « printemps de Prague », en tout cas pas du tout de façon autonome. Et pourtant cette fois, comme on sait, Brejnev ne laissa pas les choses aller plus loin. Les chars du pacte de Varsovie entrèrent dans le pays en août 1968 et la tentative de Dubcek à la tête du Parti Communiste tchécoslovaque fut enrayée.
Dubcek refusa de s’appuyer si peu que ce soit sur les masses face à l’intervention militaire russe. Plutôt que de courir les risques qu’une mobilisation populaire aurait comportés pour l’État tchécoslovaque lui-même, il préféra prendre le risque de son propre échec. Il appela à ne pas opposer de résistance aux « troupes en marche » et préféra capituler sur toute la ligne devant les dirigeants du Kremlin. Après quoi il fut remplacé par un autre dirigeant, Husak, qui apparut comme l’homme de Moscou.
La tentative était donc ratée, mais là aussi, la nature de cette tentative était claire. Comme le disait son organe officiel, le Parti communiste tchécoslovaque voulait se « désatelliser », en fait depuis plusieurs années déjà. La Tchécoslovaquie de ce point de vue suivait une tendance générale, illustrée au même moment par un autre de ces États, la