Prière à dieu
Intro : Traité sur la Tolérance
Dans ces 25 chapitres, après avoir évoqué l’innocence de Calas et les méfaits du fanatisme, Voltaire plaide la cause des protestants. Le progrès de la raison, l’adoucissement des mœurs, la force du gouvernement permettraient de tolérer maintenant les calvinistes sans craindre de désordres : le retour des exilés enrichirait la France. Le philosophe fait alors l’historique de l’intolérance à travers les âges, montre qu’elle n’est pas de droit naturel, conte les atrocités des guerres de religion, et s’étonne que les chrétiens puissent recourir à la persécution quand leurs dogmes sont si incertains. Jésus Christ n’a-t-il pas répudié la violence, pour prêcher la douceur et le pardon ? Contre l’intolérance, n’avons nous pas des témoignages des philosophes et des hommes d’Eglise ? Attachons donc moins d’importance aux dogmes incertains qu’aux actes vertueux, et les persécutions feront place à la tolérance universelle.
Prière à Dieu
Voltaire se tourne maintenant avec émotion vers le « Dieu de tous les êtres ». Son déisme lui permet de s’élever au dessus des religions et de considérer la faiblesse humaine avec une commisération qui conduit logiquement à la tolérance. Mais cet appel, dont les intentions sont très nobles, peut il être vraiment efficace alors qu’il repose sur le doute rationnel, c’est à dire sur la négation même de la foi religieuse ? Dans ce morceau d’apparat où l’auteur adjure les religions de se respecter mutuellement, l’esprit voltairien reprend çà et là le dessus pour railler, avec une irrévérence mesquine, le détail particulier de leurs rites.
Etude du texte
L’introduction du texte va jusqu’à « calamité ». Soit disant dégoûté des hommes, qui ne le comprennent pas, il les abandonne pour se tourner vers Dieu. Voltaire prend l’attitude du prophète irrité, qui prêche la tolérance et la fraternité à un peuple qui s’entretue. On