Présidentialisme américain
En 1748, le philosophe des Lumières MONTESQUIEU publie son ouvrage De l'Esprit des Lois, exposant sa théorie de la séparation des pouvoirs. Il s'inspire de John LOCKE qui distingue trois différents pouvoirs, indépendants les uns des autres : l'exécutif, le législatif et le fédératif. Montesquieu la modifie en remplaçant le pouvoir fédératif par le pouvoir judiciaire et en estimant que « le pouvoir arrête le pouvoir ». En effet, chaque autorité exerce un contrôle sur les deux autres, c'est-à-dire que chacune dispose de moyens mutuels de s'empêcher. Cette théorie inspire directement les Pères Fondateurs de la Constitution américaine de 1787. Pourtant, le régime politique des États-Unis d'Amérique est souvent présenté comme un exemple-type du « présidentialisme », un régime où le Président a la quasi-totalité des pouvoirs. Les Américains protestent en expliquant la puissance du chef de l'exécutif par un régime présidentiel, par opposition aux régimes semi-présidentiels (comme la France ou l'Autriche) et aux régimes parlementaires (comme la Grande-Bretagne ou la Belgique). Malgré tout, la question de la puissance présidentielle américaine demeure : En quoi le Président des États-Unis est-il l'organe le plus puissant du régime ? Dans une première partie, nous verrons que le pouvoir est relativement partagé, même si la seconde partie de l'exposé nous montrera que la puissance du Chef de l'exécutif est incontestable.
Le pouvoir est relativement partagé entre les trois autorités.
A. Le fédéralisme offre une puissance individuelle aux États.
Le fédéralisme procure une unité nationale tout en offrant diversité et autonomie aux États. En effet, ces derniers jouissent d'une certaine autonomie : ils élisent au suffrage universel un chef de l'exécutif qui deviendra le Gouverneur pour un mandat de quatre ans ; ils sont représentés dans les Deux Chambres du