Psychose
Curieusement, dans le langage usuel, psychose ne revêt souvent pas la notion de folie. Le terme se dit couramment d’une obsession collective (psychose collective) ou d’une peur irraisonnée (psychose de la guerre, de l’attentat...). De ces sens communs dérive le verbe récent psychoter ou psycoter, qui signifie « avoir une idée fixe ».
Mais revenons à la définition noble de ce terme. La caractéristique principale des psychoses est, à quelque degré que ce soit, la perte du contact avec le réel et l’altération foncière du lien interhumain (incapacité d’adaptation sociale). Le problème de la distinction entre le Moi (le sujet) et le non-Moi (ce qui n’est pas le sujet) ou entre l’intérieur et l’extérieur se pose dans toute son acuité : c’est le problème des limites du sujet. L’expérience la plus caractéristique est le délire, sous la forme générale d’une croyance personnelle, d’une conviction inébranlable.
Contrairement au névrosé, le psychotique ignore ses troubles et s’isole du monde extérieur trop frustrant en se créant un univers privilégié, qu’il façonne à sa guise et dans lequel il est tout puissant. Tout le système des rapports du sujet avec lui-même, autrui, les objets, le monde en général est profondément modifié, bouleversé.
Le délire, symptôme prévalent, représente justement une véritable reconstruction de ces rapports du sujet avec son monde intérieur, le monde des objets et des personnes.
II - LE DELIRE
C’est un syndrome*, et on parlera volontiers de syndrome délirant, il est au cœur des psychoses.
Le délire est une reconstruction intellectuelle morbide se développant en dehors de la réalité et s’accompagnent d’une conviction inébranlable ; le sujet adhère à son délire, c’est d’ailleurs ce