En 2005, la France a lancé une nouvelle politique industrielle pour favoriser l’innovation en créant des pôles de compétitivité : ils sont aujourd’hui au nombre de 71. Ces « clusters » sont la combinaison sur un territoire donné d’entreprises, de centres de formation et d’unités de recherches publiques ou privées, engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets communs. Après une première phase de politique de pôles de 2005 à 2008, une deuxième a vu le jour en 2009 pour continuer à les améliorer. S’ils paraissent apporter de nombreux avantages, on peut se demander néanmoins si leur création ne connait pas des limites ou des conséquences néfastes non prévues.

Comment la compétitivité des entreprises peut-elle être favorisée ? La mise en réseau des acteurs constitue un point fort et facilite l’innovation. Elle permet l’alliance et la coopération entre les différents agents qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble : l’efficacité grandit notamment grâce à l’émergence de projets de R&D « collaboratifs ». Ainsi, une étude (« Innobarometer on Cluster’s Role in Faciliting Innovation in Europe » réalisée auprès de managers d’entreprises appartenant à des clusters dans l’UE) montre que 78% des entreprises d’un cluster ont récemment introduit sur le marché un produit nouveau ou sensiblement amélioré contre 74% pour les autres entreprises ; et que 63% ont introduit une technologie innovante contre 56%. C’est-à-dire que les pôles permettent la maturation des projets de recherche grâce au passage de leur validation scientifique à leur application industrielle. Cela est possible grâce à la proximité des acteurs qui peuvent donc cartographier les compétences des entreprises et des organismes de recherche ainsi que la mise en relation des entreprises et des laboratoires de recherche dans le cadre de journées d’échanges. Pour une plus grande efficacité, l’innovation va de pair avec la création de formations adaptées. Encore