Quand la littératur s'engage

1554 mots 7 pages
“Mouloud Feraoun, un écrivain dans la guerre d'Algérie”, par Sylvie Thénault

La littérature de Mouloud Feraoun serait-elle une littérature complaisante à l’égard du système colonial ? Elle pose le problème toujours douloureux de la place du français dans la culture algérienne et de la signification de son utilisation par des Algériens, suspectés de bienveillance envers le colonisateur. Sur ce point, Christiane Achour apporte une réponse clairement négative : l’utilisation de la langue française par les écrivains algériens n’est pas une soumission, une concession faite à l’occupant. Elle est le moyen d’instaurer un dialogue avec l’occupant et de lui répondre [12]. Le miroir, premier ouvrage de ce type, a été écrit en 1833 par Hamdan Khodja qui avait souhaité une traduction en français pour plaider la cause des Algériens devant l’opinion publique métropolitaine. L’utilisation de la langue française peut donc être une « résistance de fait », selon les termes de Christiane Achour [13]. Du point de vue thématique, la littérature de Mouloud Feraoun a le mérite de mettre en scène la société kabyle, la vie des colonisés, absents des écrits des auteurs européens ou caricaturés comme des berbères qui, primitifs », vivraient dans « l’archaïsme ». Pour Christiane Achour, la littérature de Mouloud Feraoun est une « littérature de la rectification et non de la remise en cause » [14]. Mouloud Feraoun insiste lui-même sur cet aspect dans un texte sur la littérature algérienne. Il y constate l’absence des Algériens dans les romans de ses amis, Albert Camus et Emmanuel Roblès, et conclut, à propos des écrivains algériens de langue française : « Notre position n’est pas si paradoxale qu’on le pense. En réalité, nous ne nous trouvons pas "entre deux chaises" mais bel et bien sur la nôtre » [15].

Le 15 mars 1962, l’OAS s’attaque donc à une structure de coopération, suspecte aux yeux des adversaires de la négociation et de la parole nouée entre Européens et Algériens. Le commando

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