Question sur le corpus : du bellay, marbeuf et baudelaire : domination du registre lyrique
Chacun des poèmes du corpus évoque le thème lyrique de l’amour, mais il s’agit d’un amour ambigu. En effet les poètes parlent d'un sentiment irrépressible mais aussi douloureux ou dangereux. Ainsi, le champ lexical de l’amour qui se développe par les nombreuses occurrences des termes « amour » et « cœur », est souvent associé au champ lexical de la souffrance. Par exemple, dans son poème, Du Bellay exprime une attirance inévitable malgré la souffrance que celle-ci peut apporter « qui me transperce l'âme » (v.4) ou encore « cette plaie » (v.10). De la même manière, à travers plusieurs métaphores, Marboeuf compare la mer à l'amour et nous retrouvons donc ce même sentiment paradoxal : « L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer » (v.3). Enfin, dans son poème, Baudelaire fait la description de son attirance pour une femme exotique. Cependant, lui aussi sait que cet amour est dangereux, d'où l'image du serpent représentant cette dangerosité : « On dirait un serpent qui danse » (v.19). L'expression de ces sentiments personnels est appuyée par l'utilisation fréquente de la première personne du singulier. Par exemple : « j'aime, j'adore et prise » (v.7) chez Du Bellay, « j'eusse » (v.14) chez Marboeuf, « j'aime » (v.1) chez Baudelaire. La présence de la deuxième personne dans chaque poème marque la présence de l’être aimé : «Ton amour » (v.14) chez Marboeuf évoque Philis, alors que «