CANDIDE OU L’OPTIMISME
Incipit

En quoi peut-on dire que cet incipit relève du conte ?

Cet incipit de Candide présente de nombreuses caractéristiques du conte traditionnel, à savoir, pour commencer, l’utilisation de la formule qui entame généralement les contes, « il y avait ». On retrouve également l’imparfait, un des temps du passé qui y sont souvent utilisés, ainsi qu’une intemporalité et une imprécision qui renvoie toujours à nos récits d’enfance traditionnels. Le lieu dans lequel se déroule ce récit est la Westphalie, une région allemande bien réelle, ce qui crée un certain éloignement du conte, dans « le plus beau des châteaux » (lieu dans lequel se déroulent les contes par excellence), lequel est défini comme le paradis terrestre, où demeure un bonheur perpétuel. Aussi, les personnages sont décrits de manière caricaturale, brièvement, et ils portent des titres aristocrates : « baron », « baronne ». Il font également l’objet d’une présentation superlative relative : « le plus grand philosophe de la province » ; « un des plus puissants seigneurs ». Enfin, le personnage éponyme de Candide porte un nom qui le qualifie : « un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces », le mot candide signifiant « naïf », « ingénu ». Ceci renvoie aux contes connus de tous, à savoir Cendrillon, qui tire son nom du fait qu’elle époussette les cendres des cheminées du château, ou le Petit Poucet dont le nom renvoie à sa taille extraordinairement petite, de la taille d’un pouce.

Que critique Voltaire dans l’aristocratie ?

Dans l’incipit de Candide, Voltaire fait une satire de l’aristocratie sur tous les plans. En premier lieu, le nom du château, « Thunder-ten-tronckh », est un mot inventé à assonance allemande, discréditant le baron car difficile à prononcer. De plus, il est précisé que la mère de Candide, sœur du baron, n’avait point voulu épouser le père de Candide car il n’avait pas assez de quartiers, soixante et onze au lieu