Rebelle Fatou Keïta
Fatou Keïta
Anna Alonso Siscar
Introduction aux textes littéraires
Professeur: Adela Cortijo Talavera
Université de Valence
Langues modernes et littérature
Texte narratif
2013
Commentaire
1
LE TEXTE
:
Rebelle, chapitre 4 (extrait)
Malimouna était la plus belle des douze filletes. Bien plus élancée que les autres, elle était le point de mire de la petite assemblée. Sa poitrine, dont les petits seins se dessinaient déjà, était enduite de beurre de karité et dansait au rythme des tam-tams. Malimouna n'avait pas l'air crispé de sis compagnes et sa mère était fière de la voir sourire. Ce jour si capital dans la vie d'une femme était enfin venu pour sa fille. Son cœur de mère se remplissait d'orgueil. Le rituel concernait des filletes de plus en plus jeunes pour éviter, comme cela était parfois le cas, qu'elles n'aient l'idée de s'enfuir au moment crucial. Mais, en regardant le visage de Malimouna, Matou savait qu'elle n'avait aucun souci à se faire. Sa fille n'avait pas peur et comprenait l'importance de cette cérémonie. Elle connaissait déjà son devoir de femme.
Matou était fière, très fière. Elle avait bien éduqué sa fille.
Lorsque son tour arriva, Malimouna entra courageusement dans la case, sa noix de cola dans la main. Elle ne reconnut pas Dimikèla. Cette femme à l'interieur de la case avait le visage enduit de kaolin et ses yeux, au regard dur, étaient rivés sur Malimouna. Était-ce bien elle ? Malimouna fut soudain prise de panique. Auraient-ils changé l'exciseuse, pas hasard ? Cela ne pouvait être ! Il fallait qu'elle se sauve ! Elle jeta un coup d'œil vers la porte de la case, mais deux vielles femmes en obstruaient l'entrée à présent, empêchant quiconque d'entrer ou de sortir. En cas de résistance d'une fillete, ces femmes interviendraient pour l'immobiliser. Mais Dimikèla était habile et si rapide qu'elle avait rarement besoin de leur aide. Soudain, Malimouna sentit la main de l'exciseuse sur son