relations entre mémoire épisodique et mémoire sémantique
Martial Van der Linden
Unité de Psychopathologie Cognitive
Université de Genève
L’intégrité des capacité d’apprentissage de nouvelles informations sémantique chez le patient amnésique est une question très controversée (voir Verfaellie, 2000). Selon le modèle SPI ( Sériel/Parallèle/Indépendant) développé par Tulving (1995), une information peut être encodée en mémoire sémantique indépendamment de la mémoire épisodique, mais doit être encodée en mémoire épisodique via la mémoire sémantique. En conséquence, cette théorie prédit que les patients amnésiques peuvent montrer des capacités préservées d’apprentissage sémantique, même s’ils sont incapables de récupérer consciemment les épisodes d’apprentissage (c’est-à-dire si leur mémoire épisodique est perturbée). Par ailleurs, se fondant notamment sur des données obtenues par Vargha-Khadem et al. (1997), Tulving et Markowitsch (1998) suggèrent que la mémoire sémantique dépendrait des régions corticales péri-hippocampiques alors que la mémoire épisodique serait sous-tendue par les régions hippocampiques ainsi que par certains régions frontales. Dans ce contexte, les patients amnésiques présentant une lésion hippocampique isolée devraient être capables d’acquérir de nouvelles informations sémantiques.
Par contre, Squire et Zola (1998) considèrent que la mémoire épisodique est une voie d’entrée vers la mémoire sémantique. Ils proposent également que tant la mémoire épisodique que la mémoire sémantique dépendent des régions temporales médiales et diencéphaliques, la mémoire épisodique demandant en outre l’intervention de certaines régions frontales. De ce point de vue, une lésion temporale médiale/diencéphalique devrait conduire à un trouble affectant tant la mémoire épisodique que la mémoire sémantique. Par ailleurs, l’acquisition de nouvelles informations sémantiques ne pourrait être possible que chez des patients dont le trouble de mémoire épisodique est