reproduction social
Céreq - Deva
10, place de la Joliette - BP 21321
13 567 MARSEILLE Cedex 02
04 91 13 28 54 courriel : eckert@cereq.fr
GENERATION 92
SUR LE DEVENIR OUVRIER :
ENTRE MOBILITE ET REPRODUCTION SOCIALES
Gen92-ouv01 -
1
Engagée dès le milieu des années soixante-dix, la décroissance des effectifs ouvriers dans la population active s'est poursuivie régulièrement depuis : moins de six millions d'individus selon l'enquête sur l'emploi de 1997 contre six millions et demi au recensement de 1990, près de sept millions à celui de 1982 et plus de huit millions en 1975. S'autorisant de cette contraction ininterrompue, les discours sur la fin de la classe ouvrière ont avant tout contribué à éclipser d'autres évolutions au sein de la catégorie. L'effondrement des effectifs d'ouvriers non qualifiés a été systématiquement souligné ; le maintien sinon la croissance des effectifs d'ouvriers qualifiés n'ont pas toujours été appréciés à leur juste mesure. Ces deux mouvements opposés ont pourtant bouleversé la structure interne de la catégorie. Les ouvriers qualifiés ne formaient qu'un peu plus de la moitié de l'ensemble de la catégorie ouvrière en 1982, ils en rassemblent plus des deux tiers en 1997 ; cette prépondérance des ouvriers qualifiés sur les non-qualifiés, encore plus nette chez les ouvriers de type artisanal, s'affiche désormais chez les ouvriers de type industriel. Une figure emblématique des années soixante-dix, celle de l'ouvrier spécialisé rivé à la chaîne de montage, a certes quitté le devant de la scène sociale ; un certain post-modernisme tend à en tirer argument pour enterrer toute une catégorie sociale sous les décombres d'un monde industriel déclaré, par lui, obsolète.
Or le "groupe ouvrier"1 constitue encore le second groupe social en France, tout juste dépassé par les employés… Comment les nouveaux venus - ces jeunes issus du système de formation initiale qui occupent des emplois d'ouvriers - s'intègrent-ils dans un