Restauration rapides
Quinlan, le président de McDonald’s jusqu’à 1998, rêve d’une Amérique où
« personne n’est à plus de 4 minutes d’un Big Mac ». Une stratégie qui n’est pas un secret : mettre en place un McDonald’s pour 25 000 habitants ; ce qui ne représente pas moins de 240 000 unités pour les six milliards de clients potentiels de la planète. Aujourd’hui, le nouveau président de
McDonald’s, Jack Greenberg, explique que sa priorité ne change pas :
« Nous allons continuer à ouvrir 4 ou 5 McDonald’s par jour dans le monde...»2 Selon le rapport des actionnaires de la fin du premier trimestre 1999,
McDonald’s confirme l’existence de 24 955 restaurants pour 115 pays desservis, avec un revenu dépassant annuellement 30 milliards de dollars, qui dégagent un profit s’élevant à plus de 1,5 milliard de dollars. À part une perte de 15 % en Amérique latine (conséquence de la crise économique qui a affecté le Brésil), les trois autres zones de l’empire McDonald’s –
États-Unis, Europe, Asie – ont vu pour le premier trimestre 1999 leur chiffre d’affaires augmenter de 12 %.3
Le phénomène McDonald’s, relativement récent, doit être perçu dans un contexte économique capitaliste de monopole, où l’entreprise, nouveau concentré de pouvoir, peut s’établir où elle veut, quand elle veut, pour la durée qu’elle souhaite. Il résulte de cette façon d’accéder au marché une mise en cause et un affaiblissement de la souveraineté des
États. Par exemple, moins de dix entreprises multinationales contrôlent la totalité du marché alimentaire mondial. Quatre de ces sociétés contrôlent
90 % du marché à l’exportation pour le blé,