Rimbaud, roman
I) L'IMPORTANCE DES SENSATIONS DANS L'EVOCATION DES LIEUX
1) Un itinéraire sensuel
- construction cyclique : cafés / nature / cafés (« vous rentrez aux cafés »). Retour au point de départ. - Alternance entre nature et ville : balancements dans le même vers entre ces deux pôles
« Le vent a chargé de bruits, / - la ville n'est pas loin, -
A des parfums de vigne / et des parfums de bière... » (strophe 2)
Double polarité qui berce le lecteur.
- Le pittoresque du café : détails et symboles.
« des bocks ou de la limonade » : bocks = âge adulte, « limonade » = enfance. L'adolescent se situe entre ces deux éléments.
2) L'omniprésence des 5 sens
- goût : bocks, limonade
- vue : lustres éclatants, couleurs
- odorat : tilleuls, parfums
- toucher : air doux
- ouïe : vent chargé de bruits
- Impression que les sens se répondent et se mélangent. Il s'agit de ce qu'on appelle la synesthésie. La poésie crée une harmonie, une correspondance entre les sens = bien être du locuteur dans la ville.
II) L'INSOUCIANCE DES PREMIERES EMOTIONS AMOUREUSES
1) L'adolescent, un ingénu !
- répétition de « dix-sept ans » comme si l'âge était une excuse pour la légèreté et la crédulité de l'adolescent. Bienveillance à son égard.
- v.21 : il est décrit comme « naïf » par la demoiselle.
- Innocent, surpris des émotions nouvelles qu'il ressent : « on se sent aux lèvres un baiser », ce vers donne l'impression qu'un baiser indéterminé s'imprime comme par enchantement sur ses lèvres. L'enjambement du vers 15 à 16 mime peut-être cette prise de possession du corps de l'adolescent par l'émotion qui le pénètre lentement.
- Passif, il subit l'émotion : « on se laisse griser »
2) L'idéalisation de la demoiselle
- la manière dont la jeune fille est décrite est intéressante : pas de portrait physique, ce qui compte, ce sont les détails insignifiants, les impressions faites à l'adolescent, sa façon d'être.
Ø
Sa délicatesse : « petits airs charmants »