L’auteur, fournit une analyse de la stratégie des Etats-Unis à l’égard des états-voyous. Si le bien fondé d’une politique d’isolation des régimes autoritaires, cherchant à acquérir des armes de destruction massive et menaçant les Etats Unis n’est pas discuté, la black-list américaine nourrit un certains scepticisme, alors qu’une stratégie d’ouverture est plus en accord avec notre temps. Ce texte fournit des éléments de réponse sur la résilience de cette politique de refoulement, empêchant la formulation de nouvelles approches.
Le concept d’Etat-voyou, apparu dans les années 80, désigne une menace contre la sécurité collective et tout particulièrement les intérêts américains. Popularisé dans les années 90, aux vues du changement de nature des menaces pesant sur les Etats –Unis, ainsi que pour combler le vide laissé après l’effondrement du bloc soviétique. Un concept qui demeure difficile à définir : en évoquant « des Etats qui manifestent une incapacité chronique à traiter avec le monde extérieur », A. Lake confondait diagnostic et prescription, manifestant l’intention des Etats Unis, de s’en tenir uniquement à une politique d’isolement. En somme, étaient qualifiés d’état-voyou l’ensemble des états avec lesquels les Etats-Unis ne souhaitaient pas traiter (il n’existe donc pas de critères objectifs apposé à ce concept). Un état voyou serait également celui qui remettrait en cause le système de normes et l’ordre international (encore faut-il que ces paramètres soient clairement établis). L’usage répété de ce concept a donné lieu à la naissance d’une liste noire d’états (Libye, Corée du Nord, Iran, Irak, et Cuba) répondant à quatre critères : tentative d’acquérir des ADM, soutien au terrorisme, mauvais traitement de leur population, et animosité manifeste à l’égard des Etats-Unis. En réponse à ces menaces potentielles, la politique étrangère américaine vise deux objectifs. Un prioritaire : amener un état voyou à abandonner « sa conduite intolérable » par le biais