Romain rolland: au-dessus de la mêlée, journal de genève, septembre 1914
Romain Rolland né à Clamecy (Nièvre) le 29 janvier 1866 et mort à Vézelay le 30 décembre 1944, professeur d’histoire aux lycées Henri-IV et Louis-le-Grand, membre de l’École française de Rome, professeur d’histoire de la musique à la Sorbonne et professeur d’histoire de l’art à l’École normale supérieure, il est l’auteur de très nombreux romans et essais. En 1923, il fonde la revue Europe, à laquelle il ne cessera de collaborer. D’ailleurs il a publié dans cette revue son essai Mahatma Gandhi. Son engagement pour la paix s’exprime avec force dans Au-Dessus de la mêlée, écrit en Suisse au moment de la déclaration de la Première Guerre mondiale, comme dans sa participation à la fondation du mouvement pacifiste Amsterdam-Pleyel. Proche du PCF, sans jamais y adhérer, il sera au début des années 30 une figure de la lutte antifasciste et du Front populaire (engagement dont témoigne son roman L’Âme enchantée). Ce passionné de musique et de musicologie (cf. son œuvre sur Beethoven) participe, avec Suzanne Cointe, à la création de la chorale populaire de Paris. Établi à Vézelay, en 1937, il ne cesse d’y travailler pendant l’Occupation en achevant ses Mémoires, ses recherches musicales, son Péguy, paru en 1944, dans lequel ses souvenirs personnels éclairent la réflexion d’une vie sur la religion et le socialisme.
Romain Rolland, insistant moraliste caractérisé d’ailleurs en tant que précurseur de l’intellectuel engage du XXe siècle, est l'homme de la fédération des esprits contre la barbarie et sans doute l'un des plus fervents soutiens de la Société des Nations.
"Vieux combattant de la paix", apporte son soutien total à Edouard Daladier qui vient de déclarer, le 3 septembre 1939, la France en guerre avec l'Allemagne.
Tel est le paradoxe de Romain Rolland, depuis la publication de Jean-Christophe et Au-dessus de la mêlée jusqu'au combat antifasciste et à l'acceptation de la guerre. Une évolution douloureuse et compliquée qui l’ont