Rousseau - la liberté
A partir de : « Je n’ai considéré ici que l’homme physique. Tachons de le regarder maintenant par le côté métaphysique et moral. »
On peut penser que l’homme de Rousseau dans cette première partie du Discours décrit davantage un animal qu’un homme. P. 162 : Rousseau n’a-t-il pas écrit que, voyant sortir l’homme des mains de la nature, il n’y voit qu’un animal « organisé le plus avantageusement de tous ».
C’est cette animalisation de l’homme que Voltaire reproche à Rousseau – cf p.237 de votre ouvrage : « On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes quand on voit votre ouvrage. »
Cependant, déjà s’amorce une différence p. 163 : l’homme est omnivore. Il n’a pas un instinct de frugivore ou de carnivore, ce pourquoi il trouve aisément sa subsistance. « Je ne vois dans tout animal qu’une machine ingénieuse » et ceci est à rapprocher de la « machine humaine » évoquée p.171 – La bête obéit à la nature. L’instinct choisit pour la bête et lui impose une règle dont elle ne peut s’écarter. Elle est donc incapable de s’adapter à une situation nouvelle : « Un pigeon mourrait de faim près d’un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur un tas de grain, quoique l’un et l’autre pût très bien se nourrir de l’aliment qu’il dédaigne, s’il s’était avisé d’en essayer. » - L’homme, au contraire, choisit ou rejette par un acte de liberté (pour le pire chez les gens dissolus qui choisissent l’excès plutôt que la mesure)- La liberté chez Rousseau consiste dans un pouvoir de choix, quelquefois arbitraire, entraînant le préjudice de l’individu. Le pouvoir de libre choix est un pouvoir d’acquiescer ou de résister (cf. p.172 – deuxième paragraphe), c’est-à-dire un pouvoir de dire oui ou non qui entraîne des usages divers de la machine physique du corps.
La liberté est constitutive de l’humanité de l’homme. La liberté est, par