Régulation et réduction du risque de liquidité.pd
Régulation et réduction du risque de liquidité
RÉGULATION ET RÉDUCTION DU RISQUE DE LIQUIDITÉ
Olivier Davanne
Associé, DPA Invest
Les autorités publiques – prêteurs en dernier ressort et superviseurs bancaires et non bancaires – peinent à définir une doctrine claire sur leur tolérance au risque de liquidité dans les institutions qu’elles contrôlent. Une des raisons-clés réside dans la difficulté conceptuelle à faire la part entre les « externalités négatives » (le rôle du risque de liquidité dans l’enchaînement des crises systémiques) et les « externalités positives » (les bénéfices supposés de la transformation d’une épargne courte en financements longs). Cet article essaie de clarifier ces aspects conceptuels et examine les conditions d’apparition de ces deux types d’externalités. Il défend l’idée selon laquelle les bénéficiaires en temps normal des investissements dans des actifs peu liquides
– actionnaires de banque ou porteurs de parts de fonds – doivent aussi supporter, en toute transparence, le coût des crises. La principale conclusion opérationnelle porte sur les prêteurs en dernier ressort qui devront disposer à terme des outils juridiques permettant le transfert de propriété rapide d’institutions défaillantes, dans l’esprit du sort réservé à la banque Bear Stearns en mars 2008.
La crise financière actuelle a, comme celles qui l’ont précédée, certaines caractéristiques qui lui sont propres.
Par exemple, les titrisations complexes ont joué un rôle tout à fait original dans son déclenchement et son déroulement. Mais, au-delà des différences, les crises financières reflètent toujours deux vulnérabilités fondamentales des marchés financiers, et ce sont ces vulnérabilités que les autorités devront chercher à réduire au cours des prochaines années pour accroître la robustesse du système.
En premier lieu, les marchés financiers rencontrent des difficultés récurrentes pour évaluer les risques et les transférer aux investisseurs