savoir et pouvoir
Mary DOUGLAS « Comment pense les institutions ». Elle répond que les institutions ne pensent pas. Elle reprend DURKHEIM sur sa théorie selon laquelle « nous pensons à travers les institutions qui en réalité pensent pour nous ». C’est ce que l'on appelle les représentations. DOUGLAS les appelle le savoir. Le savoir est donc une représentation instituée. « La rationalité individuelle est d'abord une rationalité institutionnellement partagée ». Cela veut dire que l'individu est défini par l'institution.
L'être humain est définit par l'institution, la première étant le langage. Quand on nomme quelque chose ou quelqu'un (Sartre: « lorsque l'on nomme une chose ou un individu, l'objet ou la personne a perdu son innocence »). À partir du moment où on nomme le réel on l'invente. Par le biais du langage on va donner une symbolique/signification au monde qui nous entoure et ainsi transmettre un savoir. Pour Mary DOUGLAS il n'y a pas d'institution sans un savoir légitimé. L'institution est un savoir légitimé car pour elle « construire du lien social et construire du savoir sont une seule et même opération ». il n'y a pas de regroupement légitimé sans institution et dire qu'une institution crée du lien social ça veut dire qu'il y a du savoir.
Un savoir légitimé c'est le savoir qui est considéré comme LE savoir, comme vrai. L'institution est un savoir légitimé par le pouvoir. Lorsqu'on regarde l'histoire du travail social et plus précisément de l'éducation spécialisée on voit qu'en fonction des époques on est passé de dénomination comme l'asocial à l'inadapté social. A chaque fois qu'on entend inadapté aujourd'hui on trouve cela stigmatisant. Ce sont des constructions de savoir (on construit des publics) qui n'ont rien à voir avec le réel (la personne et non sa catégorie). La connaissance humaine a créé des segments. Les termes sont performatifs (dans le réel ils créaient des choses),