schopenhauer tout vouloir procède d'un besoin
. Chaque désir est une souffrance puisque chaque désir est une privation, un tourment, un aiguillon. Pour une quantité de plaisir
(satisfaction), il y a au moins, dit
-
il, dix quantités de souffrance ou de peine (de frustration).
2.
« de plus, le dési r est long
»
, mais
«
la satisfaction est courte
»
: en termes de temps, là aussi nous sommes perdants
:
nous attendons toujours plus longtemps q ue nous ne jouissons de la chose désirée
(quand nous obtenons, moins de une fois sur dix, ce que nous souhaitons).
3.
«
...
[ l ] es exigences
[du désir] tendent à l
’
infini
; la satisfaction
(
...
) est parcimonieusement mesurée
»
: l ’ intensité du désir, c’est - à - di re de la souffrance est très grande, tandis que celle du plaisir est donnée, dans l
’
expérience de l
’
existence, au compte
-
goutte
. Quand on compare la somme de plaisir avec la somme de souffrance, on voit que, là aussi, nous sommes perdants sur toute la l igne. Mais le pire argument est le suivant
:
4.
«
Mais ce contentement suprême n
’
est lui
-
même qu
’
apparent
; le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir
»
: il n
’
y a pas, en vérité, de satisfaction car au moment
-
même où n ou s cueillons l
’
objet de notre désir
, semblable s au tonneau des Danaïdes
, un nouveau désir, c’est - à - dire un nouveau manque, prend la place du précédent.
Ainsi, il n
’
y a jamais d
’
authentique satisfaction. C
’
est pourquoi, comme le dira Schopenhauer un peu plus bas,
«
l
’
inquiétude
»
, c’est - à - dire l
’
agitation
«
d
’
une volonté toujours exigeante (
...
) emplit et trouble sans c esse la conscience