CHAPITRE 1 : LA POLITIQUE DANS LA TRIBU

En allant étudier des sociétés exotiques, qu'on appelait auparavant sociétés primitives, et qu'il faudrait plutôt appeler sociétés non-différenciées, dans la mesure où ces sociétés contrairement aux nôtres n'ont pas connu à ce point une division du travail social. Nous vivons dans une société où la spécialisation des tâches est une de ses plus grandes caractéristiques. Nous avons très fortement divisé le travail, c'est à dire que chacun cherche à se spécialiser dans une tâche. Dans les sociétés non-différenciées, la spécialisation est très limitée, il en est de même pour l'individualisme. On va avoir affaire avec le holisme, ce qui veut dire que le collectif, le groupe prime sur l'individu, à l'inverse des sociétés individualistes comme les nôtres, qui signifie vivre dans une société dans laquelle l'expérience individuelle est valorisée voire prescrite. En allant visiter ces sociétés non-différenciées, on se donne la possibilité d'étudier le pouvoir et le pouvoir politique de façon originale. → Fréderik George Bayeil, ouvrage qui l'a rendu célèbre : « les règles du jeu politique » . C'est une étude qui porte sur les pachtouns, qui sont une ethnie que Bayeil a étudié en Afghanistan. Durant cette étude, il a été étonné par un personnage aux pouvoirs magiques et donc au pouvoir politique : le saint qui siffle. Ce personnage a comme principale activité de discourir et son discours revêt d'autant plus de poids qu'en fait c'est un personnage très respecté et très inspiré c'est à dire quelqu’un qui a quelque chose du personnage religieux. En cas de rivalités entre clans pachtouns, parfois mortelles, il va surgir et siffler la fin de la partie, dissuader tous les protagonistes de combattre. Il peut par la personnalité qu'il a et la tradition à laquelle il appartient arrêter des conflits qui n'avaient aucune issues. On est ici sur un mécanisme politique relativement originale pour nous autres Occidentaux mais tout aussi efficace