Sciences sociales
1) a) Textes de M. Heidegger tirés de Essais et conférence, pages 20 à 22 (Gallimard), en rapport au regard technicien ou instrumental sur le monde :
~ " Le dévoilement qui régit la technique moderne est une pro-vocation par laquelle la nature est mise en demeure de livrer une énergie qui puisse comme telle être extraite et accumulée. […] L’écorce terrestre se dévoile aujourd’hui comme bassin houiller, le sol comme entrepôt de minerais. Tout autre apparaît le champ que le paysan cultivait autrefois, alors que cultiver signifiait : entourer de haies et de soins. […] Quand il sème le grain, il confie la semence aux forces de croissance et il veille à ce qu’elle prospère. "
~ " La centrale électrique est mise en place dans le Rhin. Elle le somme de livrer sa pression hydraulique, qui somme à son tour les turbines de tourner. […] La centrale n’est pas construite dans le courant du Rhin comme le vieux pont de bois qui depuis des siècles unit une rive à l’autre. C’est bien plutôt le fleuve qui est muré dans la centrale. Ce qu’il est aujourd’hui comme fleuve, à savoir fournisseur de pression hydraulique, il l’est de par l’essence de la centrale. […] Mais le Rhin, répondra-t-on, demeure de toute façon le fleuve du paysage. Soit, mais comment le demeure-t-il ? Pas autrement que comme un objet pour lequel on passe une commande. "
b) En contrepoint et pour éclairer le propos de Heidegger : l’anthropologie contemporaine nous apprend que les Indiens et les Chinois du Moyen-Age se formaient une conception de la nature qui leur interdisait de la dominer et de l’exploiter.
~ Concernant la conception de l’énergie en Orient : " L’Orient a pour maxime " l’énergie doit être libre et circuler ", en témoignent les préceptes taoïstes (" il faut diriger un grand pays comme on fait frire de petits poissons ", Tao-Te-King, LX), les