Synthèse d’économie

Né en 1723, Adam Smith est considéré comme l’un des plus grands économistes au monde. Sa réputation s’est forgée grâce à des ouvrages tels que le très célèbre De la richesse des Nations. Son rôle dans l’économie est cependant contesté par de nombreux auteurs tels que Schumpeter (document 4). En effet, ses détracteurs signifient qu’aucune des thèses avancées par Smith n’est nouvelle, que toutes ont déjà été exprimées ; et que Smith n’a donc fait que reprendre des thèses déjà existantes. Peut-on vraiment parler d’une révolution de l’économie chez quelqu’un qui ne propose aucune théorie personnelle ?

Il est indéniable que Smith a repris des thèses déjà existantes. Ses théories sur la valeur travail, le libre-échange et autres thèmes économiques sont inspirées d’auteurs tels que Cantillon, Boisguilbert, Petty, voire même d’auteurs du XVIème siècle (document 5). Les accusations de ses opposants sont donc fondées, « il ne parcourut que des chemins battus », dira de lui Schumpeter (document 5). Il a cependant bel et bien révolutionné l’économie : la combinaison des thèses qu’il a empruntées est, elle, le fruit de sa propre invention. Cette combinaison écarte le libéralisme de Smith de celui des physiocrates, plus absolu. S’il n’est pas le « Luther de l’économie politique », comme l’appelèrent Engels et Marx, et n’a pas découvert des concepts nouveaux, « il a produit une compréhension nouvelle de la société » (document 4), posant que l’économie résout « la question du politique et la régulation du social », et permettant ainsi de comprendre « la société civile comme marché ». Et c’est pourquoi il a révolutionné le monde (document 5).
En outre, Smith pose une théorie selon laquelle l’Etat n’est pas indispensable au bon fonctionnement d’une société. L’existence d’un marché qui s’autorégule y serait suffisant (document 4). En effet, alors que l’Etat est une institution au-dessus du peuple et qui ne le concerne que de loin, le marché rend le peuple