Suis je sujet de mes pensées
La notion de sujet est polysémique. Le sujet est à la fois le thème – on parle en effet de sujet d'expérience, de sujet de thèse, et de sujet d'un devoir – mais aussi au sens politique un homme subissant une autorité – on parle de sujet du roi et d'assujettissement. Mais doit-on alors voir dans l'égoïste la figure de celui qui dirige ses pensées, qui en est le maître et qui se prend consciemment pour sujet de pensée, ou bien un être soumis à ses pensées et qui y serait assujetti. Mais le sujet est aussi celui qui porte les attributs – predicare en latin, on évoque ainsi l'essence, la substance d'un être. Mais c'est aussi, au sens le plus moderne philosophiquement, un être conscient et libre. Un être capable de se représenter et de se prendre pour objet de pensée. C'est-à-dire si on prend un langage plus cartésien, un Cogito (je pense) se prenant pour son propre Cogitatum (objet de pensée). Mais alors se pose un problème : en me prenant moi, sujet de droit,