Système de contrôle de gestion pour une banque
I. Introduction
Le contrôle de gestion est une discipline en pleine évolution (De Rongé et Cerrada, 2005) dominé par deux écoles : l’une mettant l’accent sur l’exercice du contrôle et du pouvoir (suivie par Gervais (2000), par exemple), ancrée sur la maîtrise d'un ensemble d'outils essentiellement comptables et permettant l’atteinte de résultats préétablis ; et l’autre, plus comportementale (suivie par Merchant et Van Der Stede (2007), par exemple), soutenant que la première fonction d'un SCG est d'influencer les comportements afin d'augmenter la probabilité d’atteinte des objectifs de l'organisation.
Ces deux écoles ont donné naissance à deux modèles au sein de la littérature scientifique. Le modèle classique ou traditionnel renvoie, selon plusieurs auteurs (Bouquin, 2005; De Rongé et Cerrada, 2005 ; Langfield-Smith, 1997) aux travaux d'Anthony (1965). Ce dernier souligne que le contrôle de gestion est le processus par lequel les managers s’assurent que les ressources sont obtenues et utilisées de manière efficace et efficiente, dans le but d’atteindre les objectifs de l’entreprise. Néanmoins, si l’importance des travaux d’Anthony est indubitable, son modèle présente plusieurs limites. En effet, il met principalement l’accent sur les contrôles de type comptable et financier au sein du système de contrôle de gestion (désormais) SCG ainsi que sur l’exercice du pouvoir et de ses conséquences et il sépare le contrôle de gestion des contrôles stratégique et opérationnel (Otley et al., 1995). De plus, sa définition s’intègre dans une théorie normative où domine l'optimisation des ressources (principalement financières) en vue d’atteindre des objectifs préétablis et cette vision n’a de sens que dans un contexte de stabilité de marché, ce qui est rarement le cas de nos jours.
Prenant ces critiques en compte, un modèle de nature plus comportementale a vu le jour. Le SCG y est décrit comme un processus