Théorie du capital humain
Mis en ligne le 13.07.2006 à 00:00 |
Philosophes, théologiens, scientifiques, écrivains ou historiens, pendant huit semaines, L'Hebdo donne la parole à un penseur de notre temps.
L'Hebdo; 2006-07-13 Les grands entretiens (2) Gilles Lipovetsky «Nous vivons dans une société d'un hédonisme anxieux» Philosophes, théologiens, scientifiques, écrivains ou historiens, pendant huit semaines, L'Hebdo donne la parole à un penseur de notre temps. Le dernier livre du sociologue explore les paradoxes devant lesquels nous place le consumérisme déchaîné. Par Michel Audétat. Depuis plus de vingt ans, le sociologue Gilles Lipovetsky allonge sur sa table de travail l'individu des sociétés démocratiques. Dans L'ère du vide, il s'est penché avec sympathie sur l'individualisme post-moderne, émancipé des «grands récits», en le suivant à la trace dans son goût pour les sports de glisse ou les yaourts light. Dans L'empire de l'éphémère, il a déchiffré le nouveau système de la mode qui démocratise le luxe et fortifie du même coup la société libérale. Dans Le crépuscule du devoir, il a montré comment la poursuite du bien-être va de pair avec des préoccupations éthiques allégées et indolores. Ainsi, au fil des livres, Gilles Lipovetsky s'est taillé une réputation de penseur cool, hédoniste, détaché, et on lui reproche parfois de ne pas détester suffisamment ce consumérisme qu'il étudie avec tant de constance. A distance de Paris, ce sociologue grenoblois possède cependant le talent de prendre la légèreté très au sérieux. En témoigne ce nouveau livre, Le bonheur paradoxal, qui radiographie la consommation parvenue à un stade supérieur de son développement. Nous ne vivons plus dans une société de consommation mais d'hyperconsommation, dites-vous dans Le bonheur paradoxal. Qu'est-ce qui fait la différence? Depuis deux ou trois décennies, nous vivons une profonde transformation dans le fonctionnement de la société dite de