Tirade du choeur: quand la tragédie se diffèrencie du drame
En effet alors que la tragédie exclu toute intervention humaine et impose une décision divine irréfutable, enfermant le personnage dans son désespoir et sa solitude, le drame se présente, quant à lui, comme le résultat d'une fusion de l'homme, du destin et du hasard.
Selon Anouilh, la tragédie veut que le sort des personnages soient préalablement scellé et connus du public. Ce sort, irrévocable, finit par tomber sur le personnage quelques soient les circonstances. Ainsi tout se révèle être prêt à l'avance, « Maintenant le ressort est bandé. Cela n'a plus qu'à se dérouler tout seul » disait le Chœur. Or, pour ce qui est du drame, les personnages agissent sans savoir avec exactitude ou cela pourra les mener ou du moins ce qui adviendra d'eux du fait que leur sort n'est que la conséquence d'un choix pris parmi tant d'autre possible, « on aurait pu peut être se sauver », cette supposition faite au conditionnel révèle bien le caractère incertain et aléatoire de leur situation au sein du drame.
Ainsi, le déroulement de la tragédie s'en voit simplifié. « Tous sont innocents en somme » car la même destinée les attend et ceci quelque soient les personnages qui rentrent en action du fait que seul le destin est à même de guider les protagonistes vers la déchéance. Inversement, le drame essaye d'établir une démarcation entre méchants et les innocents « persécuté[s] ». Ces derniers verraient leur malheur comme le fruit de l'acharnement des autres et leur mort serait alors vue « comme un accident », c'est à dire en soi d'un concours de circonstances faisant intervenir l'agissement humain.
Par ailleurs la notion d'incertitude en fait intervenir une