Tolerance
Par ailleurs, si la tolérance n’est pas un dépassement du racisme, elle constitue en tout cas une étape et même une condition sine qua non de ce dépassement. En différant le moment du passage à l’acte, elle ouvre un espace-temps de coexistence pacifique au sein duquel la mise en cause radicale du dispositif raciste devient sinon inéluctable, du moins possible. Pour reprendre l’exemple précédent, le professeur qui décide, au mois de septembre, de tolérer dans son cours la présence d’une étudiante voilée, peut au fil de l’année apprendre à la connaître et à l’apprécier, et reconnaître en juin qu’il avait eu des préjugés [2]. Le processus demeure incertain puisque la coexistence, la familiarisation, le dialogue et le