Tous les matins du monde - la peinture
La nature morte
La nature morte est un thème artistique qui se caractèrise par la représentation peinte d'objets inanimés sur la toile. Jusqu'au XVIIe siècle, on parle de "nature reposée", de "choses mortes et sans mouvement", de "vie immobile" ou "silencieuse". On l'appelera "nature morte" à partir de 1756, en France. Sujet de mépris et de fascination, elle tient la dernière place dans la hiérarchie des genres : “Celui qui fait parfaitement des paysages est au-dessus d’un autre qui ne fait que des fruits, des fleurs ou des coquilles. Celui qui peint des animaux vivants est plus estimable que ceux qui ne représentent que des choses mortes sans mouvements.” [Félibien] Lorsque la nature morte invite à la réflexion sur le temps qui passe et la vanité des plaisirs de ce monde face à la certitude de la mort, on parle de “Vanité”, genre particulier de la nature morte.
La Vanité
Elle se développe au XVIIe siècle. La source religieuse en est le thème de Saint Jérôme dans sa cellule : autour de lui, les livres et la bougie sont les symboles de spéculations intellectuelles, et le crâne et le sablier rappellent que l'Homme n'est rien face au temps. Les objets peuvent évoquer la vie terrestre, ses plaisirs et ses excès, le temps qui passe, la fragilité ou la destruction, la brieveté de la vie, la mort. La vanité se développe plus ou moins autour des “cinq sens” (Baugin). Elle disparaît au XVIIIe siècle.
Le XVIIe siècle
La “nature morte” arrive au sommet de sa popularité au XVIIe siècle. Le genre de la nature morte s’est étendu à toutes les conceptions philosophiques et esthétiques, à toutes les données sociales et économiques constitutives de l’Europe, du sud au nord. En Italie, la nature morte est dominée par l’influence du Caravage qui scandalisait ses contemporains. En France, la nature morte correspond plus aux idées des milieux soit protestants, soit jansénistes, ce qui explique le succès de la vanité. Elle évolue vers