Traite des négres
Il dénonce, à travers un champ lexical du commerce imposant, ce commerce contraire aux règles : "achat" (l1), "marchandise" (l12), "commerce" (l14), "vendre" (l18), "acheter" (l19), "prix d'argent" (l23), tous ces termes commerciaux désignent la vente, l'achat de personnes : ils sont habituellement employés pour des marchandises, donc on traite les nègres comme des objets. Cela démontre l'inhumanité du commerce.
En utilisant ce champ lexical, l'auteur définit l'ensemble du commerce, il est exhaustif. Il déclenche ainsi la réaction du lecteur en décrivant la réalité avec des mots utilisés par des commerçants. Les négations sont portées sur ce champ lexical : le Chevalier de Jaucourt remet donc en cause ce procédé. Il dénonce ainsi les coupables de ce commerce : ce sont ceux qui tolèrent ce système, et les commerçants (vendeurs et acheteurs).
On note que dans le quatrième paragraphe, l'auteur condamne implicitement les pratiques des princes (le pouvoir) et des magistrats (la justice). Ainsi, dans la dernière phrase, on retrouve la notion de juge. L'auteur remet en cause cette justice qui a normalement pour but d'empêcher l'esclavage et la traite des nègres. La justice ne joue pas son rôle. Il y a donc une critique des lois humaines qui doivent être remplacées par les lois naturelles. A la ligne 35, le système de traite perd sa raison d'être, car le Chevalier de Jaucourt retourne l'argument des esclavagistes contre eux. Cet argument visait à dire que les nègres n'ont pas d'âme, ce sont des animaux, dont on peut en faire le commerce. En démontrant que les nègres ont une âme, ce système s'effondre. Cette pratique devient illégitime. Ainsi, le Chevalier de Jaucourt appuie sur le droit (terme répété 7 fois). C'est la thématique qui est au cœur de l'article. Il y a deux types de droit : le droit usurpé qu'on s'approprie et le droit naturel que l'on ne peut acheter. Le droit usurpé est