UNE UNION REGIONALE SUD-AMERICAINE COMME CONTREPOIDS A « L’IMPERIALISME » AMERICAIN

Introduction

Depuis le début du XXIe siècle, la montée d’une idéologie basée sur une vision plus « socialiste » du capitalisme, avec comme chef de file Hugo Chavez, contribue à amenuiser la liste des alliés des Etats-Unis au sein de l’Amérique du Sud qu’ils considèrent habituellement comme leur « chasse gardée ». Ainsi, aujourd’hui, les Etats-Unis ne peuvent plus intervenir comme ils ont pu le faire dans les années 1970-1980 et notamment en 1973 au Chili lors du coup d’Etat mené par Augusto Pinochet contre le président Allende. L’Union des Nations sud-américaines (UNASUR)[1] apparaît comme une structure qui permettrait aux Etats qui la composent de se détacher définitivement de l’ « impérialisme américain ». L’idée de coopération au sein du sous-continent américain ne s’est pas établie en 2008 avec la création de l’UNASUR. De plus, cette organisation interétatique, qui forme une des plus vastes organisations régionales (annexe III, document 1), profite du recul de l’emprise que les Etats-Unis ont sur ces Etats. Enfin, à terme, l’objectif de cette union est aussi de devenir une structure régionale à part entière comme peut l’être l’Union européenne.

1. Une lente et difficile construction

C’est à travers une association d’Etats, le Pacte andin (1969), qu’ont été posés les premiers jalons d’une collaboration au sein de l’Amérique du Sud. Toutefois, il aura fallu attendre 1991 et la naissance d’un Marché commun du cône sud (Mercosur[2]) [Carte 5] pour voir le processus d’intégration régionale réellement lancé. Impulsé par le Brésil et l’Argentine, suivis du Paraguay et de l’Uruguay, cette structure est aujourd’hui composée de 6 pays membres. Il a été créé pour faciliter la libre circulation des biens avec un tarif extérieur commun et représente aujourd’hui le 3e marché intégré mondial après l’Union européenne et l’Accord de libre échange