Vieux piano émile nelligan
392 mots
2 pages
La poésie symboliste explore le monde infini des sensations. Le poète symboliste se sent comme un être à part dans la société, il se caractérise lui-même d’illuminé et ses textes font transparaitre cette vision qu’il a de lui-même. En effet, toute l’originalité symboliste sera tangible à travers sa volonté de transmettre ce qui le touche en deçà de toute dénomination et ce goût presque excessif de la sensation rejoint toujours l’idée du mystère. Il cherche non seulement à exprimer des sensations connues, mais il tente même d’en créer de nouvelles par la synesthésie en faisant correspondre les divers ordres de sensations. Ainsi, le poète symboliste est toujours à l’affût des impressions furtives du jeu des sensations, des sons et des couleurs, pour faire exalter l’imagination du lecteur. Il fait ressortir de ses vers une musique exprimant la sensation qu’il désire illustrer et pour lui le son des mots devient tout aussi important que leur sens. Ces deux dernières caractéristiques se manifestent avec une intensité saisissante dans le poème Vieux piano d’Émile Nelligan. Dans cet œuvre, il superpose l’ouïe et la vue pour créer de nouvelles sensation. Au cinquième vers : «Je me souviens encor des nocturnes sans nombre», «nocturnes» est employé comme un morceau de piano ayant un caractère mélancolique et aussi comme adjectif. Cette synesthésie fait bien ressortir la détresse très profonde de l’auteur, car l’image créée est très forte, il rattache à son enfance une musique mélancolique et des nuits éternelles, l’illustrant comme un mal interminable et obligatoire. La sensation qui en découle est très dure, car il réussi à transmettre toute sa souffrance au lecteur, toute la pesanteur de son mal de vivre. La mélancolie d’Émile Nelligan imprègne totalement ce poème, elle est même présente dans la musicalité de ses vers. Au deuxième vers, il utilise une allitération en «s» pour exprimer le soupir de sa détresse : «Son couvercle baissé lui donne un aspect sombre». Le son