Voyage au bot de la nuit. fin
Robinson a été tué par Madelon. Il était apparu très vite dans le roman, dès l'épisode de la guerre. Puis de manière assez peu réaliste Bl'a croisé à nouveau en Afrique et en Amérique, retrouvé à Rancy, rejoint à Toulouse et enfin abrité à Vigny dans l'asile dont il est le directeur. On peut voir en R le double de B dans la mesure où les deux personnagessuivent des itinéraires parallèles, mais R, lui, est allé jusqu'au "bout de la nuit", en bravant sa mort. Après avoir assisté à son agonie, Bardamu a suivi le corps qu’on emportait au poste de police, et s'est éclipsé pours’isoler au bord de la Seine. Ce passage propose son monologue intérieur. La mort de Robinson signe aussi la fin des aventures de B. C'est le début de l'épilogue du roman. Nous verrons que cet extrait propose un bilan de lavie de B, qui fait le constat d'un échec en comparant son destin à celui de Robinson. Puis nous montrerons que dans une envolée lyrique, B s’abandonne à une rêverie héroïque subvertie par le burlesque.
I LE BILAN DESESPERED’UNE VIE
1) La fin d'un périple
La première phrase, en évoquant le large, paraît offrir une ouverture et traduire un appel au voyage : Là-bas tout au loin, c’était la mer. La mer est traditionnellement associée audépart, à l'aventure, à l'attrait de l'ailleurs. Mais cet élan est tout de suite démenti : la deuxième phrase commence par la conjonction mais et B affirme son désintérêt pour la mer dorénavant ( plus rien (…) à présent ),et la fin du désir de voyage dont on l’a vu tenaillé pendant la majeure partie du roman. Après deux traversées, vers l'Afrique d’abord, avec l'horrible épisode de l'Amiral Bragueton, puis vers l'Amérique, périple au coursduquel B se représente en galérien, la narrateur déclare que c’est bien fini. Ces voyages l'ont entraîné vers deux sortes d'enfers différents. On comprend donc pourquoi il n'a plus rien à imaginer (…) sur