Voyage au bout de la nuit de céline
Louis – Ferdinand CELINE
« Ça a débuté comme ca. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien. »
La parution, en 1932, de ‘’Voyage au bout de la nuit’’, publié par un médecin de banlieue pauvre fut « le plus saisissant coup de théâtre littéraire de l'entre-deux-guerres », considérée comme un phénomène sans rapport avec aucun livre antérieur, violant délibérément les règles du jeu littéraire, en provoquant un véritable chaos dans les opinions : il fut qualifié par les uns d'ordure, par les autres de chef-d'œuvre, ou encore de sombre tragédie.
L’auteur :
Louis Ferdinand Auguste Destouches, plus connu sous son nom de plume Louis-Ferdinand Céline, généralement abrégé en Céline est un médecin et écrivain français né en 1894 le plus traduit et diffusé dans le monde parmi ceux du XXe siècle après Marcel Proust. Controversé en raison de ses pamphlets antisémites et de son engagement collaborationniste , il est le créateur d'un style qui traduit toute la difficulté d'une époque à être et à se dire et qui exprime sa haine du monde moderne. On peut le comparer avec d'autres connaisseurs de l'absurdité humaine comme Albert Camus, Jean-Paul Sartre ou Samuel Beckett.
Présentation de l’œuvre :
Le titre pèse sur le reste de la lecture. Le mot voyage apparaît sans déterminant article. Bardamu est un personnage constamment en mouvement. « Au bout de » fait sortir du substantif et introduit une notion de spatialité. La nuit appartient à la temporalité, c’est un mélange d’espace (voyage au bout) et de temps (la nuit) qui donne un certain équilibre. Le titre évoque déjà des difficultés : comment se déplacer dans la nuit, dans le noir ? Ici, la nuit est un référent matériel à interpréter au sens figuré, au sens du caractère sombre de l’existence.
Céline dédie ce livre à Elisabeth Craig, l’américaine et danseuse dont il fut follement amoureux de 1926 à 1933, «celle qui m’a appris tout ce qu’il y avait dans le rythme, la musique et le mouvement.»