L'adolescence, une période homardesque.
« Je ne suis plus un enfant, je suis moi ! » Pour avoir le sentiment de dépasser ses parents, combien d’adolescents ont-ils poussé ce cri ? Un adolescent n’est plus un enfant, mais n’est pas encore un adulte. Les différentes mutations qui s’opèrent, mettent l’adolescent et son entourage face à un corps double : le corps de la petite enfance qui est familier, angélique, et le corps pubère qui est non familier, sexuel. Pour Dolto, l’adolescence est une seconde naissance, une rupture avec le cocon familial. Tout comme le nourrisson à la naissance coupe le cordon ombilical, l’adolescent coupe avec la protection familiale pour arriver à l’autonomie adulte. Elle le compare ainsi au homard, qui se débarrasse de sa carapace et reste sans défense le temps d’en « suinter » une nouvelle. Vulnérable, ne pouvant arrêter ces métamorphoses, l’adolescent a alors l’impression de perdre le contrôle, et se trouve confronté à des dangers. L’enfant qui est en lui, disparaît, donnant par moment le sentiment de mourir. De plus, l’issue favorable de l’adolescence dépend de la capacité que l’adolescent va avoir à unifier ces deux corps. En effet, durant cette étape, l’adolescent se transforme. Il est affecté dans sa morphologie, ses représentations et son identité. De par la survenue de la puberté, les filles deviennent nubiles en développant leurs seins, leur pilosité pubienne et en voyant apparaître leur premier cycle de menstruation. Les garçons vont également développer